Le Dadaïsme (1916-1925)

Concerts bruitiques, récitations instinctives de poèmes absurdes, costumes d’objets usuels détournés. Toutes ces manifestations irritaient le public et les critiques, et venaient d’un groupe d’amis qui rejetaient les valeurs traditionnelles le racisme latent en europe et la guerre. Quand il a fallu donner un nom à ce mouvement, Francis Picabia a dit “Dada”. Avec Fernand Léger, De Chirico, Max Ernst et Marcel Duchamp, ils formèrent l’avant-garde d’un mouvement absurde et surtout sans aucun sens. Un sens tellement absent qu’il servit d’antichambre mal dégrossie à un mouvement plus vaste, sans doute le plus important du 20e siècle : le surréalisme. Max Ernst a eu une création très diversifiée, mais on y retrouve souvent le détournement de l’objet.

Marcel Duchamp (1887-1968)

Comme les expressionnistes, les cubistes ne croyaient pas non plus à la transcription pure de la nature sur la toile. Mais eux, ils essayèrent de trouver un nouveau langage des volumes sur une surface plane. Les premières toiles étaient des natures mortes (vases, chaises…), pour bien définir ce langage et cette approche graphique. Puis, ils sont tous passés au portrait et aux scènes de vie. Ce tableau montre également la dimension du temps, comme une photo prise sur 4 secondes.duchamp-nudesand-7

Nu descendant un escalier, N°2
Marcel Duchamp (1912)
Museum of art, Philadelphie



Le Surréalisme (1924-1945)

Les dadaïstes se retrouvent tout naturellement dans un courant plus vaste, plus aboutis, qui accueille Dali, Magritte et Marc Chagall. En littérature, on retrouve André Breton (qui écrit “le manifeste du surréalisme”), Paul Valéry, Guillaume Apolinaire, Paul Eluard (communiste engagé) et Louis Aragon. Au cinéma, le surréalisme se développe avec Dali, Louis Bunuel, Abel Gance, Fernand Léger et René Clair. En fait, tous se frottent à toutes les disciplines de l’art, écrivent et tournent en commun. Ce vaste mouvement réussit enfin dans l’histoire de l’art moderne à assumer pleinement et de front l’objet quotidien, et par lui le réel et le contexte politique jugé “décadent, dangereux et mort”, en le détournant. Leur vision du réel est “surréaliste”, mais eux trouvent que ce réel est absurde. Le surréalisme est donc une autre réalité, leur réalité. Le surréalisme prend aussi une ampleur européenne, en France, en Belgique (Magritte et Delvaux), en Espagne et en Allemagne (Max Ernst). De Chirico peint dans sa jeunesse. Comme Arthur Rimbaud et Lautréamond (Isidore Ducasse), ils ont créé jeune, puis ont disparus et sont devenus des mythes, des étoiles filantes. Ce peintre représente toujours des espaces vides, des lumières étranges, des gens endormis. Cette vision surréaliste est apaisante et facilement comprise par tous.Georgio de Chirico. / A part ça, vous avez besoin d’une formation en e.commerce ?
Le grand Métaphysique (1916)
Nationalgalerie, Berlin


Salvador Dali (1904-1989)

Dali faisait partie du groupe des surréalistes parisiens depuis 5 ans lorsqu’en 1934, il expose à New York “la persistance de la mémoire”, qui est aussitôt achetée par le célèbre Museum of Modern Art. C’est alors que commence sa carrière de star internationale, à l’égal de son ami Picasso. Il fait des tableaux, des sculptures, des décors de théâtres et de films (comme l’Age d’Or et Le chien Andalou, avec son ami Luis Bunuel, et La Maison du Docteur Edwards, d’Alfred Hitchcock). Un musée lui est consacré à Figueras, en Espagne, et aussi à Montmartre, à Paris. Les montres molles et les fourmis sont des thèmes fréquents chez lui. Il disait qu’il y avait le réel d’une part et une distanciation indispensable de l’autre. Les montres représentent le temps, et le fait d’être molles représente la matérialisation du temps, qui, si on fait un parallèle matérialisé, est mou. / A part ça, vous avez besoin d’une formation en e.commerce

dali_persistance_de_la_memoire_19311Persistance de la mémoire
Salvator Dali (1931)
Museum of Modern Art, New York.

L’Expressionnisme (1905-1919)

En Allemagne, quatre peintres, dont Heckel, fondent une communauté d’artistes d’avant garde. Ils produiront pendant 8 ans des toiles, qui sont la base de l’expressionnisme. Ils ont fait des toiles en commun, et ont au passage égratigné les idées reçues sur le bon sens artistique, les équilibres, les perspectives. Au cinéma, l’expressionnisme allemand de Murneau et Fritz Lang (Caligari, Nosferatu, Mabuse, les 3 lumières, Métropolis) fait beaucoup appel aux peintres de l’époque. Les lignes des décors sont brisées, contrastées, avec des erreurs volontaires de perspectives. Ce tableau présente une grosse erreur de perspective, avec un prolongement illogique du toit rouge et de la route.